LES ANTÉCÉDANTS FAMILIAUX

DOCUMENTAIRE / BELGIQUE / 2021 / 28 min

Olivier est un pharmacien hypocondriaque qui consulte régulièrement ses collègues médecins. Incapable de répondre à la question récurrente des antécédents familiaux, il décide de mener l’enquête sur son père biologique. Obnubilé par ses recherches et inquiet des réponses qu’il trouve, il en oublie l’essentiel…

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INTERVIEW DE LA RÉALISATRICE MATHILDE BLANC

Dans quel cadre votre film a-t-il été réalisé ?

Après mon cursus Image à l’INSAS (Bruxelles), j’ai eu l’opportunité de réaliser un film de fin d’étude. J’ai proposé ce projet documentaire et il a été accepté. Le film a donc était soutenu par l’INSAS et réalisé grâce à une équipe d’étudiants et d’anciens étudiants.

Comment l’envie de faire ce film s’est-elle imposée à vous ?

J’avais en tête depuis longtemps de faire un film autour du métier de pharmacien de mon père et de son hypocondrie. Il a toujours été hypocondriaque mais ça s’est amplifié ces dernières années. Puis il a débuté son enquête sur ses antécédents familiaux et donc sur ses origines. L’envie de faire ce film s’est vraiment imposée après que mon père m’ait raconté qu’il entreprenait des recherches sur l’identité de son père biologique. L’enquête était rocambolesque et j’ai voulu partir de ça pour mon docu.

D’abord concentré sur un personnage, votre film se déploie ensuite sur la famille. Cette idée était-elle présente tôt dans le projet ou cela s’est-il davantage construit au montage ? 

L’idée d’intégrer le décalage dans le couple de mes parents, lui hypocondriaque, elle malade, était imaginé dès le début. Au fur et à mesure que nous tournions il m’est apparu évident qu’il fallait remettre Soizick au centre de l’attention et surtout de montrer que finalement la seule famille dont Olivier avait besoin c’était elle. Le montage e confirmé cela.

Nous avons beaucoup tourné (30h de rush) mais il fallait reconstruire le film en moins de 30 minutes. Donc le montage a été l’étape essentielle à l’écriture.

Comment avez-vous intégré la caméra dans l’intimité de votre famille ? Ont-ils accepté le projet immédiatement ?

Ils n’ont pas accepté directement, il a fallut les rassurer surtout que ce n’est pas qu’une caméra mais toute une équipe, bien que légère. J’ai commencé à filmer seule puis à faire des entretiens. Mon père a accepté assez rapidement. L’hypocondrie allant souvent avec un besoin d’attention, le fait de le suivre avec une caméra allait dans ce sens. Ma mère a été plus difficile à convaincre car plus réservée. Mais elle m’a fait confiance et je pense qu’elle ne regrette pas et même qu’elle est très fière du film.

Bien que vous filmiez votre famille, votre mise en scène offre une certaine distance vis-à- vis de cela. Vous parvenez alors à construire des personnages forts et identifiants pour le spectateur, qui dépasse le cadre de votre cercle familial. Était-ce là une ambition dès le départ ?

Plusieurs encadrants de l’INSAS voulait que je me mettre physiquement dans le film, devant le caméra. J’ai vraiment hésité car ce n’était pas du tout dans mes intentions. J’ai essayé sur deux jours c’était une catastrophe. Ce n’est pas mon histoire c’est la leur, elle leur appartient. Je voulais qu’on les regarde comme je les regarde moi, sans trop trop de jugement mais avec affection. Pour ça il fallait que je garde cette position.

Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels ? 

Avec ma soeur Pauline on réfléchie à une potentielle version longue du film.

Sinon j’ai deux projets que j’aimerais réaliser bientôt : Un autre film familial mais cette fois-ci un documentaire autour de ma grand mère. Puis, un docu-fiction pendant les prochaines élections présidentielles du Brésil.