DES JOIES ET DES PEINES

SUISSE / 2019 / 19 min / 21 ans

Mon grand-père Noël a deux amours. Odette est morte il y a 20 ans, et puis il rencontre Céline. C’est le coup de foudre ! Mais voilà, il n’arrive pas à lui dire « je t’aime ».

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INTERVIEW DE LA RÉALISATRICE COLINE CONFORT

Pouvez-vous nous raconter votre parcours jusqu’à la réalisation Des joies et des peines ? Comment ce projet est-il né, dans quel cadre ? 

Le projet Des joies et des peines est un film d’école, réalisé dans le cadre d’un atelier documentaire accompagné par Maryam Goormaghtigh, à l’ECAL. Le film a été réalisé en 2019, pendant mon bachelor cinéma (réalisation) à Lausanne.

À quel moment avez-vous décidez d’apparaître à l’image ? En quoi ce choix de mise en scène vous semblez nécessaire ? 

J’ai décidé d’apparaître à l’image pendant la deuxième période de tournage, alors que mon grand-père se mettait beaucoup en scène lui-même lors des premiers tournages. Pour accéder à son intimité, j’ai décidé de me mettre également devant l’objectif afin de nous retrouver à égalité face à la caméra. Finalement, cela lui a permis de s’adresser directement à moi, sans l’intermédiaire de la caméra qui était seulement là comme témoin de nos échanges.

Le tournage s’est écoulé sur combien de temps ? On a le sentiment que votre grand-père s’abandonne au fur et à mesure du film, qu’il accepte de se dévoiler. 

Le tournage s’est écoulé sur une période de deux semaines. Nous avons filmé tous les jours, même seulement une heure. Finalement, c’est devenu un rituel entre nous. Il faut savoir que j’ai commencé ce projet sous l’impulsion de mon grand-père, après un téléphone que nous avons eu. Il m’a dit : “il y a des choses qu’on crève de ne pas dire”. Alors, je lui ai proposé de faire un film. Je pense qu’il ressentait ce besoin de se confier, même si ce n’est pas inné pour lui. Le film lui a offert un cadre pour le faire.

Pouvez-vous nous parler du montage ? Quelles difficultés se sont présentées à vous ? Combien de temps cela vous a t-il pris ? 

Le montage s’est écoulé sur une période de 5 semaines. La forme du film n’était pas évidente à trouver car les situations sont ténues, le récit infime. Il fallait donc trouver la bonne structure pour petit à petit rencontrer ce grand-père secret tout en comprenant ses enjeux et tergiversations amoureuses. 

Est-ce que votre grand père a vu le film ? Si oui, quel regard votre grand-père porte sur dessus ? Sur lui-même et votre travail ? Diriez-vous que votre relation a changé depuis le film ? 

Mon grand-père a vu le film deux fois. La première à la maison, avec sa nouvelle amie Céline et la deuxième lors d’une réunion de famille en souvenir du décès de ma grand-mère Odette. Ces deux projections étaient très émouvantes, car mon grand-père n’avait pas réalisé à quel point il s’était confié. Bien sûr, nous avons tissé depuis un lien de confiance très fort, et nous avons fait connaissance. C’est le regard qu’il porte sur ce film, plus qu’un regard critique de qualité cinématographique. Ce film est un petit témoignage intime et très personnel d’un moment que nous avons passé ensemble à se raconter les choses de la vie.

Quels sont projets actuellement ? 

Actuellement, je travaille sur un projet de long-métrage documentaire, un portrait d’une athlète paracycliste et circassienne. Il s’agit d’un film sur le bouleversement de la carrière sportive de Silke, alors qu’elle souhaite retourner au cirque. J’aimerais interroger la relation qui la lie avec Didier, son mari et partenaire de scène, avec qui elle a eu l’accident de trapèze qui l’a laissée paraplégique il y a 13 ans. Le film touche à l’intime, au féminin, à la recherche de soi à travers l’expression du corps, le dépassement et la résilience.